Les quatre principaux sites producteurs de Desvres, qui ont traversé tout le 20e siècle et ont fermé entre 2003 et 2010, puisent leurs racines dans le 19e siècle.
De cette époque et de l’esprit compétitif qu’ont impulsé la révolution industrielle et ses incontournables rendez-vous (Expositions Universelles dès 1851, foires internationales), ils ont gardé le goût des pièces spectaculaires, aux dimensions hors-normes, chefs-d’œuvre visant à démontrer leur expertise technique et le savoir-faire de leurs ouvriers.
Destinées à la compétition, réalisées sur commande ou offertes à de grands personnages, ces pièces peu visibles aujourd’hui car produites en peu d’exemplaires mais aussi peu adaptées à l’aménagement de nos intérieurs, sont le témoignage de l’excellence de la tradition manufacturière desvroise, autant que les marqueurs d’une histoire du goût.
Car elles nous rappellent un temps, pas si lointain, quand la faïence peinte à la main et volontiers emphatique trouvait naturellement sa place dans les demeures cossues, parfois princières, et les palais présidentiels, de la France aux Etats-Unis, en passant par la Belgique et l’Arabie Saoudite.
L’exposition proposée aujourd’hui rassemble des pièces issues principalement du fonds du musée, qui permettent de s’arrêter sur chacun de ces quatre sites producteur : celui du Gazon, celui du Pont d’Échau (transféré chaussée Brunehaut, à Longfossé), celui de la Belle-Croix et celui de la Poterie.
Le site de la Madeleine, à Boulogne-sur-Mer, prend part à la sélection et contribue à évoquer, en complémentarité avec la production desvroise, les principaux styles historiques repris par cette dernière.