« Quand les faïences se font tableaux »

Une invitation à découvrir et à comprendre la faïence rustique et populaire du Nord de la France au 18e siècle, à travers son centre producteur le plus emblématique : Desvres.

du 14 avril au 7 octobre 2018

Destinés à prendre place sur des vaisseliers ou des manteaux de cheminée, et directement accrochés aux murs depuis, les plats de faïence apportent aux intérieurs qui les reçoivent une incontestable touche de couleur et de gaieté. Plus encore, ils offrent une multitude de scènes et de motifs assimilables à des tableaux. Dans leur sillage, les assiettes, les pichets et les pots à eau, mais aussi les carreaux, adaptent et déclinent la plupart de ces décors.

La sélection de pièces présentées ici s’est constituée autour de ce que nous connaissons (ou croyons connaître) de la première production faïencière desvroise : celle qui a débuté en 1765 et qui, sortie des ateliers de la manufacture de Jean-François Sta, puis de son fils Auguste-Eloi, et enfin du cousin et repreneur Dupré-Poulain, a perduré pendant plus de 40 ans, jusqu’au début des années 1810.

Si une incertitude subsiste quant à l’identification des pièces produites au démarrage de la manufacture et dans les années 1770, la connaissance que nous avons des premières faïences desvroises couvre une période comprise environ entre 1780 et 1810. Populaires et rustiques, celles-là partagent l’esprit de toute une production régionale sous influence néerlandaise, héritière des majoliques hollandaises et frisonnes.

De nombreux centres producteurs régionaux, dont les pièces se confondent avec celles de Desvres, sont peu ou prou oubliés de nos jours, tandis que l’on hésite à attribuer à d’autres, connus pour leurs faïences raffinées, une production rustique qu’ils partagent pourtant avec ces derniers. Ainsi Aire-sur-la-Lys, Bailleul, Saint-Amand-les-Eaux, certaines manufactures de Lille, Desvres, bien sûr, et plus tardivement Boulogne-sur-Mer, Vron et Hesdin ont largement contribué à la constitution de l’ensemble assez homogène des faïences du nord.

Les attributions de ces faïences à des centres précis sont, dès lors, délicates et fluctuantes. A ce jour, elles reposent encore sur une logique de rapprochements stylistiques et techniques, dont la pertinence est toute relative du fait, non seulement, de la circulation des décorateurs et des faïenciers d’un centre à l’autre, mais également de la nature marchande de cette production, qui répond à des impératifs économiques. Tout modèle apprécié de la clientèle a, en effet, été repris et produit en série, ici ou là.  Les présentes propositions d’attribution donnent ainsi, naturellement, matière à débat. Mais au-delà de ces interrogations, et avant tout, les faïences du nord nous livrent une importante somme de décors figuratifs qu’il convient de répertorier et d’étudier.

Ces décors sont en grande partie inspirés de ceux de la faïence des Pays-Bas, eux-mêmes inspirés de la peinture via la gravure. C’est grâce à elle, en effet, que des modèles picturaux se sont répandus, au moyen d’une production et d’une diffusion abondantes d’estampes bon marché. Beaucoup de celles-ci, alimentant l’imagerie populaire, ont très vraisemblablement inspiré directement les décorateurs faïenciers qui, plutôt que d’en être les créateurs, reprenaient des modèles existants pour les reproduire en série. Et parce que le lien de nos faïences à la peinture, via la gravure, est indiscutable, nous avons opté ici pour une approche thématique de leurs décors, reprenant la classification des genres picturaux : peinture d’histoire, portrait, scène de genre, paysage et nature morte.

Quels que soient les sujets traités, et sous son apparente spontanéité, il émane de cette production faïencière une fraîcheur et une verve qui nous la rendent incontestablement proche et familière.

L’exposition Quand les faïences se font tableaux fait partie du projet De Delft à Desvres, le merveilleux voyage des faïences et des motifs qui fédère six musées des départements du Nord et du Pas-de-Calais. Chaque musée propose, à cette occasion, une exposition visible entre avril et octobre 2018. L’ensemble des expositions est lié par le prêt, à chacune d’elles, de pièces de la collection personnelle de Mark Adriaen, elle-même à l’origine du projet.

Un catalogue richement illustré a été publié et mis en vente au musée (tarif : 12€50).

 

       
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