Les premières faïences

La faïence est une terre cuite recouverte d’un enduit vitreux, blanchi et opacifié par l’oxyde d’étain. Cet enduit est appelé émail stannifère. Avec la faïence, le décorateur potier se transforme en peintre et peut jouer de la variété des couleurs offertes par les oxydes métalliques.

La première faïencerie voit le jour à Desvres vers 1765, sous l’impulsion du notaire Maître Jean-François Sta qui fait venir de Saint-Omer et de Saint-Amand-les-Eaux des ouvriers et des peintres initiés à cet art. La plupart d’entre eux sont d’origine néerlandaise.

A côté de pièces entièrement émaillées se développe une production plus rustique, recevant des décors aujourd’hui perçus comme naïfs et inspirés principalement de la vie quotidienne. Emaillées sur leur seule face et vernissées sur leur revers, ces pièces reprennent les caractéristiques stylistiques et techniques des faïences primitives néerlandaises, dites « majoliques ».

Homogénéisées par le goût de l’époque et la circulation des ouvriers, rarement signées, les faïences du Nord sont difficilement attribuables avec certitude : on ne peut parler de la faïence de Desvres, où cette production populaire s’est probablement maintenue assez avant dans le 19e siècle, sans évoquer celle de Saint-Amand-les-Eaux, de Boulogne-sur-Mer, de Vron, d’Hesdin…