Les panneaux à émaux cloisonnés

La céramique dite architecturale, c’est-à-dire qui habille et agrémente les murs, les façades et jusqu’aux toitures, s’incarne majoritairement dans les carreaux. Ceux-ci peuvent être constitutifs de panneaux décoratifs conçus comme de véritables tableaux.

Elle connaît son heure de gloire au tournant des 19e et 20e siècles, s’inscrivant dans la recherche d’art total de l’Art Nouveau. On la rencontre sous forme de panneaux de carreaux de terre blanche, dite faïence fine et appelée alors porcelaine opaque ou demi-porcelaine, qui reçoivent principalement des émaux translucides, sans oxyde d’étain.

Travaillés comme les glacis d’une peinture à l’huile et offrant une extraordinaire qualité de modelé, ces émaux peuvent être apposés sur des surfaces circonscrites par des cernes tracés en fin filet d’argile soulignant le dessin de chaque composition : c’est le décor dit à émaux cloisonnés.

En parfaite résonnance avec les affiches d’Alphonse Mucha, le goût pour les panneaux à émaux cloisonnés accompagne la Belle Epoque et ne lui survit pas. A Desvres, seule la manufacture de Charles Fourmaintraux (site de la Belle Croix) s’illustre, avec succès, dans cette production.